Quelle a été votre première impression en arrivant ici ?
J'ai ressenti cette Maison comme un endroit très chaleureux, vraiment. Au départ, j'avais une appréhension : j’avais peur de vivre avec des personnes que je ne connaissais pas, mais ce n'était pas du tout cela !C'est une Maison comme à la maison. C’est vraiment mon ressenti, je rentrais chez moi. Le soir, quand je rentrais, je ne me demandais pas avec qui j'allais me retrouver, car nous avions notre intimité et c'était très bien.
Pouvez-vous nous décrire une journée type à la Maison ?
Je retrouvais Mathis à 9h le matin et restais avec lui jusqu'à 13h ou 13h30, avant de rentrer manger à la Maison. Puis, je retournais auprès de lui dans l'après-midi. Lorsqu'il avait des soins, vers 17h, je devais sortir pendant environ une heure et demie. Je revenais ensuite à la Maison vers 17h30, dînais rapidement, puis restais à l'hôpital jusqu'à 22h ou 23h.Rentrer à la maison à cette heure-là et trouver la veilleuse de nuit présente, ça me faisait du bien : ne pas être seule, ne pas rentrer dans le noir. Je parlais davantage avec elle qu'avec d'autres familles. Les journées étaient ritualisées. Tout était devenu très ritualisé pour moi.
Le fait d'avoir une chambre à la Maison a-t-il pu contribuer à alléger cette période difficile pour vous ?
Totalement. Le fait de savoir que nous étions proches de l’hôpital, de Mathis, était très rassurant. Je pouvais être appelée la nuit et venir immédiatement.Mathis, même lorsqu'il était hospitalisé, je lui disais que, peu importe la situation, il ne devait pas s’inquiéter. Lui, il avait peur quand on partait le soir, que ce soit son père ou moi. Je lui disais : « Ne t'inquiète pas, je suis dans la chambre à côté. ». Et rien que ça, cela lui apportait un soutien. Il savait qu'on pouvait m'appeler, même la nuit, lorsque je ne pouvais pas dormir avec lui, et que je pouvais arriver tout de suite.
Quels espaces de la Maison avez-vous le plus apprécié ?
La cuisine, j'adorais la cuisine. Mais moi, je ne me faisais pas des grands repas comme font certains. Je ne le faisais pas, mais après, on a tout sous la main, c’est pratique. C'est fabuleux. On peut se laver le linge, on peut se le faire sécher, se le repasser.Avez-vous pu bénéficier des soins bien-être proposés à la Maison ?
C’est vrai que ce n’est pas quelque chose dont j’ai voulu bénéficier. Pour moi, la Maison des parents, c’était vraiment un point d’ancrage. Je n’ai pas profité des soins parce que, moi-même, je n’étais pas en forme. Je ne me voyais pas me faire coiffer, faire les ongles ou me faire masser pendant que mon fils se battait. J’aurais culpabilisé, mais ça, c’est mon ressenti, c’est personnel !Par contre, ce qui est proposé, c’est très bien, franchement. C’est certain que cela peut faire beaucoup de bien aux familles. Mais moi, je n’aurais pas pu prendre du temps pour moi pendant cette période-là, ce n’est pas dans ma nature.
Avez-vous tissé des liens avec d'autres familles ?
Oui, un petit peu. Je suis en relation avec la famille de Rémi, qui a été hospitalisé à Pellegrin également. Ils ont passé quelques nuits à la Maison. C’est étrange, mais on communique mieux maintenant qu’avant, parce qu’à l’époque, on était dans un autre contexte. On a gardé un peu le contact, et je prends des nouvelles de Rémi.Mais je n’allais pas forcément discuter avec les autres familles de la Maison pendant notre séjour, parce que je n’ai pas ce tempérament-là. J’aime discuter avec les gens, mais à ce moment-là, je n’étais tellement pas bien que je n’en avais pas envie…
Que diriez-vous de la Maison en une phrase ?
Heureusement que la Maison des parents existe, ça, c’est indéniable !Qu'est-ce qui vous a amenée à créer l'association Bulles de Rêves ?
J’ai ressenti ce besoin d’aider à mon tour et c’est pour cela que j’ai créé Bulles de Rêves. Pour moi, il est essentiel que cette Maison continue à prospérer, à évoluer, à vivre. C’est vraiment une grande bouée de sauvetage.Pour moi, c’est ma deuxième maison : j’ai ma maison à Lagruère et ma deuxième maison, c’est la Maison Ronald McDonald.
Comment récoltez-vous des fonds ?
Nous organisons une marche solidaire une fois par an. Cette année, ce sera la troisième édition, qui aura lieu le dimanche 13 avril à Lagruère (47, Lot-et-Garonne).Trois circuits sont proposés : 5 kilomètres (7 €), 11 kilomètres (10 €) et 18,5 kilomètres (12 €). Les participants peuvent choisir de marcher ou de courir, quel que soit le circuit. Un café est offert au départ, et les fonds récoltés reviendront en partie à la Maison Ronald McDonald de Bordeaux. Pour cette troisième édition, nous avons ajouté le circuit de 18,5 kilomètres suite aux demandes des années précédentes de personnes souhaitant un parcours plus long.
Qu’avez-vous pu financer avec les fonds récoltés lors des éditions précédentes ?
Avec la première édition, nous avons pu financer l’achat d’une console de jeux vidéo, une Nintendo Switch, et d’une panoplie de jeux. La deuxième année, les fonds récoltés ont permis d’acheter de la décoration pour les chambres, afin de les rendre plus accueillantes. Cette année, nous n’avons pas encore décidé, mais nous allons y réfléchir.Avez-vous d’autres projets à venir ?
Oui, je veux continuer à organiser cette marche solidaire tous les ans, tant que je pourrai, tant qu’on pourra, parce que je ne suis pas seule.
Un dernier mot à ajouter ?
Merci à toute l’équipe de la Maison Ronald McDonald de Bordeaux, merci que cette Maison existe.Ce témoignage illustre l'importance de la Maison Ronald McDonald de Bordeaux. Merci à cette maman, Christelle, pour son partage et son engagement à travers Bulles de Rêves.