Transcript de la vidéo "Strasbourg : la Maison des parents, une deuxième famille"

La présentatrice de du JT 19/20 de France 3 Alsace :
« Nous allons maintenant pousser la porte d’un endroit d’ordinaire intimiste, celle d’une maison qui accueille des familles lorsqu’un enfant doit être hospitalisé. Il y en a 9 en France, dont une sur le site de l’hôpital de Hautepierre, en 15 ans d’existence elle a déjà vu passer plus de 3000 familles. Au-delà du gîte, les proches des enfants hospitalisés peuvent y trouver soutien et réconfort. Marie Heidmann, Valérie Russuri ».
Début du reportage :
Elle passe inaperçue à côté des grands bâtiments de l’hôpital, voici la maison des parents de Strasbourg. Un lieu chaleureux, confortable où les 25 chambres sont organisées autour des pièces de vie commune, cuisine, salons, salle de jeux, salle à manger. Les familles ne savent jamais combien de temps elles vont rester, une journée, un mois, un an ou plus. Ce sera le temps nécessaire du traitement de leur enfant.
« Les familles qui arrivent ici, doivent pouvoir très vite, on l’espère, pouvoir se sentir comme chez elles. Elles vont préparer leur repas, faire leurs courses, entretenir leur linge, faire leur chambre. Tout ce qui va faire qu’elles peuvent se sentir comme chez elles. C’est vraiment la philosophie de la maison » (Yolande, directrice)
Cancer, accident grave, naissance prématurée, les parcours sont tous douloureux. Cette maman vit ici depuis un an, sa fille est enfin en bonne voie de guérison.
« C’est comme une bénédiction de trouver une maison comme ça, à part les équipement, la chambre, et tout il y a aussi une équipe qui accompagne, c’est maintenant comme des amis, comme une deuxième famille, qui aide aussi, qui nous rassure. »
Sept salariés et des bénévoles entourent les 250 familles qui atterrissent ici chaque année, souvent dans l’urgence.
Cela fait deux mois que Natacha partage ses journées entre la maison des parents et la néonatologie.
«Bonjour, Coucou, mon loulou » (Natacha)
Cette jeune maman a accouché à 23 semaines de grossesse. Son fils n’avait que 560 grammes à la naissance. Il pèse aujourd’hui 2 kilos, mais le combat reste de tous les instants.
« Je commence très tôt le matin et je pars très tard le soir. Le matin, j’arrive et c’est comment il a passé sa nuit, est-ce qu’on a des examens, est-ce qu’on a des bilans à faire, ensuite c’est beaucoup de petits moments comme ça, où je le prends, je le réconforte, où il faut changer un petit peu les positions, et après c’est du peau à peau ».
Pour loger à la maison des parents, pas de critères de sélection, si ce n’est l’éloignement géographique. Le coût est le même pour tous, 10 euros par nuit que l’on soit seul ou en famille.
« Mon mari au départ, au départ, il était là, et depuis le 2 janvier il a repris le boulot et il vient le week-end et le Week end, pareil, il jette tout ici et c’est avec son fils en priorité et le reste on s’en fout, c’est je vais voir mon fils, il en a besoin » (Natacha)
La fatigue, l’inquiétude, l’incertitude, à deux pas de l’hôpital les familles peuvent ici souffler. Dans la maison rien ne rappelle l’univers médical.
Michèle vit là depuis un mois, sa fille cadette Lucie lutte contre une leucémie
« Quand nos enfants vont bien, je pense que on aime bien échanger, on aime bien se remonter un peu le moral, les uns les autres. Quand on est pas bien, ça dépend, on peut filer directement dans notre chambre ou retrouver les autres et pleurer avec eux, ça dépend, il y a des liens qui se tissent, se lient et puis, les cultures ne jouent plus, on est tous dans la même douleur et franchement, on échange vraiment, des choses très fortes. »
9 maisons de ce type existent en France, toutes accolées à un hôpital. Elles sont chapeautées par la Fondation Ronald McDonald, mais chacune d’elle est gérée par une association. Ce sont souvent les franchisés des restaurants de l’enseigne qui subventionnent les aménagements, mais ici, vous ne trouverez aucun prosélytisme pour la célèbre marque de restauration rapide, seul compte le bien être des familles accueillies.