Marie-Christine Bois, Maison de parents de Villejuif
Maison du monde
Son parcours
Travailleuse sociale et psychologue de formation, elle a participé à la création des premiers appartements thérapeutiques pour adultes malades psychiatriques. Recrutée il y a vingt-neuf ans pour être directrice de la première Maison de parents de France, à Villejuif, elle a eu carte blanche pour y mettre son empreinte, faite d'accompagnement, d'écoute et de soutien des familles.
> À la Maison de parents de Villejuif, toutes les cultures et les religions se côtoient. Marie-Christine Bois a fait de ce multiculturalisme une force, chacun apportant aux autres un peu de son pays, de ses traditions.
« La Maison de parents a la particularité d'être à côté de l'Institut Gustave-Roussy, le premier centre européen de lutte contre le cancer. De ce fait, nous accueillons des familles d'enfants malades venus de tous les horizons. Ce brassage d'origines et de cultures variées, nous en faisons une force. Durant les moments de convivialité collective, qui sont autant de petits temps de pause dans le parcours de soins des enfants qui est assez difficile, les familles qui le souhaitent sont invitées à se raconter. Je pense à ce papa venu d'Australie, plongeur émérite, qui nous a montré ses photos de fonds sous-marins australiens. A cette famille italienne qui nous a raconté l'histoire de la mafia. A ces parents qui nous ont présenté la tapisserie de Bayeux en nous expliquant qu'il s'agissait de la première bande-dessinée de l'histoire. Beaucoup de choses s'organisent bien sûr aussi autour des repas. Ce sont des rendez-vous spontanés, initiés par les familles ou par l'équipe de la Maison. On confectionne un repas, on organise un atelier culinaire pour apprendre à préparer par exemple un colombo. Ce multiculturalisme est un plus pour les familles dans le quotidien de la vie à la Maison. Ce n'est pas forcément simple de programmer ces moments de partage car tout dépend de l'état de santé des enfants qui souffrent de tumeurs graves. Mais pour la dernière fête de la musique presque toutes les familles étaient présentes dans la Maison. La cohabitation entre toutes ces cultures, toutes ces religions aussi, se passe très bien. Au moment du ramadan par exemple, pour la rupture du jeune, les musulmans ne cuisinent pas seulement pour eux mais pour l'ensemble des familles présentes dans la Maison. La solidarité est forte, la maladie rapproche les parents en peine. Comme me disait un jour un papa, “on a tous un cœur et on est tous des parents” ».