Nicolas, un papa accueilli à la Maison pendant de longs mois, traverse le jardin pour rejoindre la tablée. Personne ne s’en étonne. Les visites surprises ne sont pas rares, les liens tissés entre les familles perdurent bien au-delà de leur séjour dans la Maison. « Je viens vous dire que tout va très bien et que nous partons nous installer à Orléans », explique-t-il.
Margaux, sa fille de 2 ans, a déjoué les sombres pronostics établis en 2015. Il respire et se souvient : « La vie des Maisons Ronald McDonald, c’est quelque chose ! Ce sont des parents seuls, d’autres avec le frère ou la soeur de l’enfant malade. L’ambiance est parfois bruyante, mais c’est aussi la vie. Même si parler peut être compliqué quand on déborde de tristesse… Ici, on se sent libre, on a une chambre et on est tout proche de son enfant. »
Des sorties et du temps pour soi
Une proximité de jour comme de nuit que bénissent les parents qui vivent loin de l’hôpital, une “montagne” de plus à gravir lorsqu’on est déjà affecté par l’hospitalisation de son enfant, et quand s’éloigner, ne serait-ce que pour faire ses courses, est très culpabilisant. « Nous sommes face à une réalité difficile à laquelle nous ne sommes pas du tout préparés », confie Julie, venue, avec son fils Gabriel, présenter Léon-Paul, son petit dernier. « Quand on séjourne à la Maison de parents depuis un certain temps, on se rend compte qu’il faut faire une coupure avec l’hôpital, prendre du temps pour soi afin de ne pas trop s’épuiser et d’être encore efficace. Lorsque j’étais hébergée à la Maison de Grenoble, j’avais la possibilité de sortir, de recharger les batteries et de repartir. Cela faisait du bien. »
Favoriser bien-être et convivialité
Pour aider les parents à prendre aussi soin d’eux, l’équipe multiplie les initiatives, comme cet espace bien-être, bientôt ouvert au premier étage. Des événements tels que les soirées à thème ou les petits-déjeuners collectifs, auxquels se joignent, une fois par mois, les partenaires de la Maison, donnent à ceux qui le souhaitent la possibilité de partager ce qu’ils vivent avec les équipes ou avec les autres parents. Ceux et celles des restaurants McDonald’s, mais aussi le personnel hospitalier, les membres d’associations comme les Blouses roses, dont les bénévoles organisent des animations pour les enfants hospitalisés. Ce midi, les tables se remplissent, les enfants jouent tout autour, égayant le déjeuner de leurs rires. « Si les parents sont tristes et déprimés, l’enfant malade ressent tout... Leur changer les idées est aussi notre rôle », précise Alexina.
Maison
N°62 : Des alliés pour se ressourcer à la Maison de Grenoble
lundi 2 octobre 2017
Jours d’été à Grenoble. L’équipe de la Maison de parents s’active pour préparer le déjeuner du mardi et pour soutenir toujours plus les familles, dans cette période difficile de leur vie.
Si le repas partagé est un temps fort de la semaine pour la Maison, c’est sans doute qu’il est le symbole des actions entreprises ici pour soulager les parents fragilisés par l’hospitalisation de leur enfant. Présence, écoute, échange, générosité, des mots clés qui sont mis en oeuvre au quotidien. « Les familles se croisent à l’hôpital mais n’osent pas se parler. Ce repas permet de faire le premier pas. Beaucoup continuent ensuite de se voir à l’extérieur », nous confie Alexina Guillodo, la directrice de la Maison de parents.
Si le repas partagé est un temps fort de la semaine pour la Maison, c’est sans doute qu’il est le symbole des actions entreprises ici pour soulager les parents fragilisés par l’hospitalisation de leur enfant. Présence, écoute, échange, générosité, des mots clés qui sont mis en oeuvre au quotidien. « Les familles se croisent à l’hôpital mais n’osent pas se parler. Ce repas permet de faire le premier pas. Beaucoup continuent ensuite de se voir à l’extérieur », nous confie Alexina Guillodo, la directrice de la Maison de parents.